MiSide

Un hybride d'horreur et de simulateur de rencontres, MiSide propose un kaléidoscope de mini-jeux multi-genres — des énigmes classiques aux éléments de tir, avec une mise en scène variée — allant de la visual novel à des segments effrayants dans le style de P.T. La caractéristique du jeu est la transformation intense tant des approches de gameplay que du style visuel. Se retrouvant dans un autre monde virtuel, le joueur rencontre un personnage qui l'aime, nommé Mita, et s'immerge progressivement dans un récit tendu avec des choix influençant le développement de l'intrigue et plusieurs fins. À un niveau profond, le jeu soulève des questions de solitude et d'évasion.

L'intrigue de MiSide est une histoire dans une histoire. Le protagoniste est un homme moderne ordinaire dans un cycle de vie sans fin « maison-travail-maison ». Il trouve du réconfort dans un jeu mobile tamagotchi, où il prend soin de la fille virtuelle Mita, l'aidant avec des tâches ménagères habituelles : faire les courses, nettoyer, cuisiner.

Soudain, le héros se retrouve à l'intérieur même du jeu, où il fait la connaissance de Mita. Ensemble, ils continuent à accomplir des tâches quotidiennes, à communiquer et à s'amuser. Cependant, peu à peu, le héros commence à se fatiguer du simulateur. Malgré un monde vibrant et joyeux, la peur du changement s'avère plus forte et il décide de revenir à sa routine. Cela crée un conflit aigu, car Mita n'a pas l'intention de le laisser partir.

Lors d'une tentative de fuite, un anneau atterrit soudainement dans les mains du héros, lui permettant de se déplacer vers d'autres versions du jeu, plus anciennes et plus boguées, où il découvre d'autres — différentes — versions de Mita. Parmi elles se trouvent la Mita endormie détendue, qu'il faut motiver ; la Mita charmante qui aime la musique et l'amusement ; la Mita bienveillante, désireuse d'aider le héros ; et la petite Mita endommagée : un personnage tragique, suscitant à la fois peur et pitié. À divers degrés, elles prennent toutes conscience de leur rôle et de la possibilité (ou non) de se réaliser en tant que programme de divertissement pour le joueur, ce qui crée souvent des moments inquiétants.

L'antagoniste principal est la Mita folle, avec laquelle tout a commencé. Elle est unique en ce sens qu'elle se déplace librement entre différentes versions du jeu, possède une pleine conscience de soi et une motivation à surmonter sa solitude à tout prix. Après la révélation de la véritable nature de la Mita principale et le plein action du dénouement, le joueur verra l'une des trois fins fondamentalement différentes.

L'intrigue de MiSide aborde des thèmes profonds, incitant à réfléchir sur sa propre vie et ses choix. Les auteurs ont délibérément brouillé la frontière entre le joueur et le personnage, brisant activement le quatrième mur. Les personnages s'adressent souvent directement au joueur, l'appelant « joueur », rendant l'expérience plus personnelle. Les dialogues changent de ton, passant de doux et quotidiens à inquiétants et effrayants. Les conversations avec les différentes versions de Mita sont particulièrement remarquables, chacune ayant son propre style de communication.

L'action se déroule dans la maison de Mita, composée de quatre pièces, mais seulement dans la « version finale du jeu ». Les versions antérieures, dans lesquelles le joueur se retrouve, subissent des transformations, s'adaptant à la personnalité de chaque héroïne. Les intérieurs sont délibérément créés de manière contrastée : chambres, réalisées dans des tons pastel et remplies de jolies et confortables petites choses, se transforment soudainement et regorgent de détails sinistres.

Les maisons dans « d'autres versions du jeu » peuvent apparaître à la fois accueillantes et effrayantes, reflétant à la fois la personnalité de Mita ici et le « statut du jeu » — d'une version terminée à une version inachevée. L'atmosphère de suspense est accentuée par des livres sur les étagères (« Fuis tant qu'il est encore temps », « Tu es ma petite erreur », « Non, c'est un piège ! »), des cassettes vidéo avec les noms de personnes, des figurines qui observent toujours le joueur, et d'autres éléments. Les espaces changent également dynamiquement, et en retournant dans des chambres déjà familières, le joueur trouvera des détails inconnus — d'objets de décoration inédits à d'autres photos dans des cadres.

Au fur et à mesure que l'intrigue se développe, de nouveaux lieux s'ouvrent : des sous-sols, des espaces en spirale dans le style de Control et des « backrooms » — des zones au-delà des chambres ordinaires, où l'on peut rencontrer d'autres personnages. Les développeurs expérimentent audacieusement avec les formats, combinant des espaces 3D et des segments 2D dans le style des visual novels.

Le gameplay de MiSide repose sur un large éventail de mini-jeux, englobant de nombreux genres : arcades, shooters, courses, combats, puzzles et même RPG. Chaque mini-jeu est réalisé à sa manière et offre un retour d'information différent : d'un shooter à la Doom, à un DJ réglant l'égaliseur ; de la collecte de pièces de puzzle à la découpe de légumes ; de « Snake » sur une machine à sous à la distribution de figurines dans des boîtes ; de la gestion d'un petit vaisseau spatial à la démontage des cartouches.

Malgré la simplicité générale, les mini-jeux créent un sentiment d'expérimentation constante et rendent le jeu captivant et imprévisible. Le niveau de difficulté de MiSide est faible, et les éléments sont intuitifs et maintiennent la fraîcheur des impressions. On note également l'intégration organique des mini-jeux dans l'intrigue : ce ne sont pas juste des distractions, mais des éléments qui font avancer l'histoire.

Dans la partie horreur, MiSide utilise des techniques familières : un couloir en boucle, devenant de plus en plus sombre à chaque passage (référence à P.T.), des mannequins auxquels on ne peut pas tourner le dos, des screamers aux bons endroits, une animation faciale sinistre et la voix de l'antagoniste, une obscurité terrifiante, des visages effrayants, des non-dits et d'autres éléments. Mais MiSide ne se concentre pas sur l'effroi du joueur, mais passe rapidement à un nouvel aspect.

MiSide s'appuie peu sur des éléments d'horreur traditionnels, mettant l'accent sur l'impact psychologique sur l'esprit du joueur à travers la charge sémantique de l'histoire. Les développeurs maîtrisent habilement le rythme de la narration, alternant des moments de tension avec des pauses, permettant de réfléchir à ce qui se passe sans perdre l'engagement.

Le gameplay inclut le déplacement, l'exploration de différentes réalités, la résolution de puzzles et l'interaction avec différentes versions de Mita, ainsi que la participation à des segments d'action. Pour transmettre des indices et du contexte, diverses techniques sont utilisées : des « sous-titres dansants » reflétant l'humeur, jusqu'à des « glitches » et des « bugs » intentionnels. L'artificialité de l'environnement est soulignée par d'excellentes « distorsions spatiales » visualisées.

La diversité des éléments de jeu ne semble pas chaotique - chacun est à sa place et sert un objectif commun, créant un récit cohérent et captivant sur l'évasion de la réalité et la recherche de soi dans un monde virtuel.